DEPUIS 25 ANS QU'ELLE A CRÉÉ LA FONDATION CHILDREN OF AFRICA, LA
PREMIÈRE DAME DE COTE D'IVOIRE TRAVAILLE
SANS COMPTER POUR AMÉLIORER LA
VIE DES ENFANTS EN SITUATION PRÉCAIRE.
Tout au long de votre carrière
professionnelle, vous avez en permanence mené des actions philanthropes au
travers de missions humanitaires notamment dès 1980. D’où vous vient cette
volonté de « faire le bien » ?
En effet, c’est en 1980 que j’ai
décidé d’accomplir au grand jour, ce qui était pour moi une seconde nature car,
à la vérité, ma solidarité envers les plus démuni remonte à ma prime enfance.
Depuis lors, j’ai gardé de bonnes dispositions pour l’action humanitaire et mon
arrivée en Côte d’ivoire a été le catalyseur de cette vocation. Ici, j’ai rencontré
des hommes, des femmes et surtout des enfants qui vivaient dans la rue. Ma
fibre maternelle m’a alors conduite aux quatre coins de Côte d’ivoire dans
l’espoir d’aider ces enfants en situation précaire.
La création de la Fondation en
1998 a-t-elle été la suite logique de cet engagement ?
Bien entendu ! Avec les
encouragements de proches et d’amis tels que le Professeur Marc Gentilini ainsi
que Brigitte et Michel Camdessus, j’ai créé la Fondation Children Of Africa en
1998 et demandé à mon amie, la Princesse Ira de Fürstenberg, d’en être la
marraine. Ainsi, j’ai pu mobiliser des personnalités, de généreux donateurs et
des bénévoles autour de la cause des enfants. Grâce à leur concours, la
Fondation a pu disposer de moyens financiers et humains nécessaires à la mise
sur pied de missions humanitaires pour les enfants mais également pour les
populations démunies.
Quelle a été votre volonté en
créant cette structure ?
L’objectif visé lors de la
création de la Fondation Children Of Africa était de passer de l’ambition à
l’action. De changer mon rêve d’améliorer la vie des enfants d’Afrique en
objectif concret à réaliser. En formalisant mes activités, à travers la
création de la Fondation Children Of Africa, j’ai pu organiser mon action, lui
donner des orientations claires et des objectifs précis. Aussi, avons-nous
défini la santé, l’éducation et le social, comme axes prioritaires de la
Fondation.
Quinze ans après avoir lancé la
Fondation, quel bilan en tirez-vous ?
Le bilan que je fais de nos
quinze années d’existence est un bilan positif. Il est vrai que l’état des
lieux de la situation des enfants en Afrique, et particulièrement en Côte
d’ivoire, reste encore mitigé. Nous en sommes conscients, beaucoup reste à
faire. Cependant, l’action positive de la Fondation n’est pas négligeable. Nous
sommes parvenus à faire infléchir considérablement les souffrances des populations.
A ce jour, nous subventionnons 10 centres de vie et un orphelinat.
« MON EPOUX EST LE PREMIER MEMBRE DE LA FONDATION »
Et pour vous, quels en ont été
les grands moments ?
Au-delà des chiffres que je viens
de vous énumérer, depuis la création de la Fondation, j’ai partagé avec les
populations des moments forts de solidarité et de vives émotions avec les
enfants que nous avons soignés, les mamans désespérées à qui nous avons redonné
espoir, et les familles que nous avons aidées. Quand je vais à la rencontre des
populations et que je réalise que, grâce à nos actions, elles passent de la
désolation à la joie, j’en ressens une grande satisfaction. Je dois dire que
ces moments-là sont chers à mes yeux.
Au demeurant, si je devais vous
citer une date, ce serait celle du 29 juin 2013, date de la pose de la première
pierre de l’hôpital mère-enfant de la Fondation. Ce geste marque pour moi le
début de l’atteinte d’un objectif que la Fondation s’est fixé : celui d’offrir
des soins de santé de qualité à nos femmes et nos enfants. C’est pourquoi,
l’hôpital mère-enfant de la Fondation Children Of Africa, sera un hôpital de
référence, caractérisé par une offre de service de niveau tertiaire et visant à
réduire la mortalité maternelle, néonatale, infantile et juvénile. Cet hôpital,
qui ouvrira ses portes à la fin de l’année 2014, changera positivement la donne
en matière de prise en charge sanitaire pour nos femmes et nos enfants. C’est
pour moi, une étape importante et un geste inoubliable que la Fondation vient
de concrétiser (voir ci-après).
Beaucoup de « Premières Dames »
ont leur Fondation en Afrique, comme ailleurs du reste. Comment analysez-vous ?
Est-ce pour donner l’exemple ? Peut-on parler d’une obligation ?
Je trouve absolument remarquable
et généreux, l’initiative qu’ont les Premières Dames, à créer des Fondations.
Mettre sur pieds une organisation caritative et s’y consacrer, requiert un sens
élevé du don de soi et un investissement personnel quasi permanent.
Les Fondations qui voient le
jour, sont à encourager, car elles sont véritablement, l’émanation de la
solidarité agissante.
Quel regard votre mari, le
Président Ouattara, porte-t-il sur la Fondation « Children of Africa » ?
Mon époux, le Président Alassane
Ouattara, m’a toujours témoigné son soutien lorsque j’entreprends des actions
caritatives. Ses encouragements m’ont permis d’aller au bout de mes ambitions
et de créer la Fondation Children Of Africa. Il en est d’ailleurs, le premier
membre et a beaucoup d’admiration pour nos actions, qu’il suit avec grand
intérêt. Il nous a d’ailleurs honorés de sa présence lors de la pose de la
première pierre de l’Hôpital mère-enfant de la Fondation.
La philanthropie connaît un
développement extrêmement fort et intéressant en France depuis quelques années.
On dit même ici que « le 21 ème siècle sera le siècle des Fondations
». Quel est l'état de la philanthropie en Afrique, son développement est-il
aussi important ?
En Afrique, on note également une
forte émergence d’associations et missions caritatives, chose que je salue et
encourage vivement car, nul n’ignore les souffrances qu’endurent nos
populations quotidiennement. L’action des Fondations aujourd’hui est salvatrice
pour les populations et salutaire pour les gouvernements. Pour ma part,
j’appelle de tous mes vœux la création davantage de Fondations caritatives pour
plus de solidarité dans le monde.
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