mardi 15 avril 2014

Dominique Ouattara : « Mon arrivée en Côte d'Ivoire a été le catalyseur de ma vocation... »



DEPUIS 25 ANS QU'ELLE A CRÉÉ LA FONDATION CHILDREN OF AFRICA, LA PREMIÈRE DAME DE COTE D'IVOIRE TRAVAILLE  SANS COMPTER POUR  AMÉLIORER LA VIE DES ENFANTS EN SITUATION PRÉCAIRE. 

Tout au long de votre carrière professionnelle, vous avez en permanence mené des actions philanthropes au travers de missions humanitaires notamment dès 1980. D’où vous vient cette volonté de « faire le bien » ?


En effet, c’est en 1980 que j’ai décidé d’accomplir au grand jour, ce qui était pour moi une seconde nature car, à la vérité, ma solidarité envers les plus démuni remonte à ma prime enfance. Depuis lors, j’ai gardé de bonnes dispositions pour l’action humanitaire et mon arrivée en Côte d’ivoire a été le catalyseur de cette vocation. Ici, j’ai rencontré des hommes, des femmes et surtout des enfants qui vivaient dans la rue. Ma fibre maternelle m’a alors conduite aux quatre coins de Côte d’ivoire dans l’espoir d’aider ces enfants en situation précaire.

La création de la Fondation en 1998 a-t-elle été la suite logique de cet engagement ?

Bien entendu ! Avec les encouragements de proches et d’amis tels que le Professeur Marc Gentilini ainsi que Brigitte et Michel Camdessus, j’ai créé la Fondation Children Of Africa en 1998 et demandé à mon amie, la Princesse Ira de Fürstenberg, d’en être la marraine. Ainsi, j’ai pu mobiliser des personnalités, de généreux donateurs et des bénévoles autour de la cause des enfants. Grâce à leur concours, la Fondation a pu disposer de moyens financiers et humains nécessaires à la mise sur pied de missions humanitaires pour les enfants mais également pour les populations démunies.

Quelle a été votre volonté en créant cette structure ?

L’objectif visé lors de la création de la Fondation Children Of Africa était de passer de l’ambition à l’action. De changer mon rêve d’améliorer la vie des enfants d’Afrique en objectif concret à réaliser. En formalisant mes activités, à travers la création de la Fondation Children Of Africa, j’ai pu organiser mon action, lui donner des orientations claires et des objectifs précis. Aussi, avons-nous défini la santé, l’éducation et le social, comme axes prioritaires de la Fondation.
Quinze ans après avoir lancé la Fondation, quel bilan en tirez-vous ?
Le bilan que je fais de nos quinze années d’existence est un bilan positif. Il est vrai que l’état des lieux de la situation des enfants en Afrique, et particulièrement en Côte d’ivoire, reste encore mitigé. Nous en sommes conscients, beaucoup reste à faire. Cependant, l’action positive de la Fondation n’est pas négligeable. Nous sommes parvenus à faire infléchir considérablement les souffrances des populations. A ce jour, nous subventionnons 10 centres de vie et un orphelinat.

« MON EPOUX EST LE PREMIER MEMBRE DE LA FONDATION »

Et pour vous, quels en ont été les grands moments ?

Au-delà des chiffres que je viens de vous énumérer, depuis la création de la Fondation, j’ai partagé avec les populations des moments forts de solidarité et de vives émotions avec les enfants que nous avons soignés, les mamans désespérées à qui nous avons redonné espoir, et les familles que nous avons aidées. Quand je vais à la rencontre des populations et que je réalise que, grâce à nos actions, elles passent de la désolation à la joie, j’en ressens une grande satisfaction. Je dois dire que ces moments-là sont chers à mes yeux.
Au demeurant, si je devais vous citer une date, ce serait celle du 29 juin 2013, date de la pose de la première pierre de l’hôpital mère-enfant de la Fondation. Ce geste marque pour moi le début de l’atteinte d’un objectif que la Fondation s’est fixé : celui d’offrir des soins de santé de qualité à nos femmes et nos enfants. C’est pourquoi, l’hôpital mère-enfant de la Fondation Children Of Africa, sera un hôpital de référence, caractérisé par une offre de service de niveau tertiaire et visant à réduire la mortalité maternelle, néonatale, infantile et juvénile. Cet hôpital, qui ouvrira ses portes à la fin de l’année 2014, changera positivement la donne en matière de prise en charge sanitaire pour nos femmes et nos enfants. C’est pour moi, une étape importante et un geste inoubliable que la Fondation vient de concrétiser (voir ci-après).

Beaucoup de « Premières Dames » ont leur Fondation en Afrique, comme ailleurs du reste. Comment analysez-vous ? Est-ce pour donner l’exemple ? Peut-on parler d’une obligation ?

Je trouve absolument remarquable et généreux, l’initiative qu’ont les Premières Dames, à créer des Fondations. Mettre sur pieds une organisation caritative et s’y consacrer, requiert un sens élevé du don de soi et un investissement personnel quasi permanent.
Les Fondations qui voient le jour, sont à encourager, car elles sont véritablement, l’émanation de la solidarité agissante.

Quel regard votre mari, le Président Ouattara, porte-t-il sur la Fondation « Children of Africa » ?

Mon époux, le Président Alassane Ouattara, m’a toujours témoigné son soutien lorsque j’entreprends des actions caritatives. Ses encouragements m’ont permis d’aller au bout de mes ambitions et de créer la Fondation Children Of Africa. Il en est d’ailleurs, le premier membre et a beaucoup d’admiration pour nos actions, qu’il suit avec grand intérêt. Il nous a d’ailleurs honorés de sa présence lors de la pose de la première pierre de l’Hôpital mère-enfant de la Fondation.

La philanthropie connaît un développement extrêmement fort et intéressant en France depuis quelques années. On dit même ici que « le 21 ème siècle sera le siècle des Fondations ». Quel est l'état de la philanthropie en Afrique, son développement est-il aussi important ?

En Afrique, on note également une forte émergence d’associations et missions caritatives, chose que je salue et encourage vivement car, nul n’ignore les souffrances qu’endurent nos populations quotidiennement. L’action des Fondations aujourd’hui est salvatrice pour les populations et salutaire pour les gouvernements. Pour ma part, j’appelle de tous mes vœux la création davantage de Fondations caritatives pour plus de solidarité dans le monde.

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